C’est à Montréal que l’édition 2019 du Conseil national se déroulait sous la présidence de Mario Poudrier qui terminait ainsi son neuvième mandat consécutif à la tête de l’Association des professionnels et des superviseurs de la SRC. Plusieurs des délégués présents figuraient dans la liste des fidèles compagnons de route du Président sortant, mais il y avait également une forte représentation de la plus récente génération des militants syndicaux de la société d’État.
Délégation nationale
Le fonctionnement de l’APS s’articule autour de cette rencontre annuelle de ses membres participants qui consacrent un week-end à faire le point sur l’orientation de leur syndicat. C’est à cette occasion également que les membres peuvent côtoyer la grande majorité des officiers de l’organisation également présents sur place.
L’APS est un syndicat ouvert qui laisse aux membres de son unité de négociation la liberté de participer activement à la vie syndicale de l’association ou simplement de se contenter de laisser aux autres le soin de le faire. Au total la majorité des membres choisissent de s’impliquer, ce qui fait du Conseil national, un événement déterminant pour son orientation.
Avec plus de 800 membres à son actif, les Statuts et règlements de l’association déterminent un ratio d’un (1) délégué pour chaque tranche de cinquante (50) membres pour fixer le nombre maximal de participants au Conseil national.
Depuis que la SRC a entrepris de centraliser ses effectifs vers les deux grands centres administratifs de ses réseaux en faveur de Montréal et Toronto, la répartition des membres de l’APS a également suivi cette tendance. Mais la structure de l’association assure une représentation toujours aussi soutenue pour les différentes régions du pays. C’est ainsi que l’exécutif national se compose de représentants de l’Est (les provinces maritimes), de Montréal, d’Ottawa, de Toronto, et de l’Ouest (du Manitoba à la Colombie-Britannique).
C’est donc un microcosme du pays qui se retrouvait à Montréal pour débattre de l’orientation de son syndicat le samedi 2 novembre, 2019.
La Convention Collective
Parmi les sujets chauds du week-end, le renouvellement de la convention APS/SRC a figuré en tête de liste du long agenda de la journée qui s’est déroulée en se terminant par une cérémonie d’adieu surprise à l’endroit du président sortant Mario Poudrier en toute fin de journée.
Les délégués étaient en présence de deux options pour la convention collective; une reconduction pour deux années ou un renouvellement de la convention qui se termine au 31 mars 2020.
Le même sujet allait faire l’objet des délibérations le lendemain lors de la rencontre du comité exécutif. On peut d’ores et déjà conclure que ce sujet a alimenté avec le plus de vigueur les activités du week-end en entier. C’était même le sujet vedette lors du souper traditionnel du samedi soir.
En résumé l’APS a vécu des moments difficiles depuis l’avènement de son nouveau contrat de travail en 2016. Une orientation légaliste de la partie patronale a provoqué le déclenchement d’un nombre record de griefs ainsi qu’une rigidité inédite quant à l’interprétation des nouvelles dispositions négociées en 2016.
Récemment cependant l’employeur montre des signaux d’ouverture qui obligent à explorer la situation plus à fond. Il y a de nouveaux joueurs à la tête des deux équipes autant du côté syndical que du côté patronal.
Un Ordre du Jour Chargé
Le concept du Conseil national prévoit un tour d’horizon régional pour démarrer les activités du conseil par un aperçu des préoccupations et des réalités de chacun dans toutes les parties du pays couvertes par l’APS. C’est ainsi que Pascal Baczyk, Stéphane Désautels, Nathan Farr et David MacFarlane se sont chargés de fournir aux participants le compte rendu des activités de leurs secteurs respectifs d’activité. Seule la région d’Ottawa manquait à l’appel en raison de l’absence pour maladie d’Anne-Marie Roy.
Isabelle Benoit la trésorière nationale de l’APS débutait ensuite la première partie de ses présentations de fin de semaine en amenant les participants dans une vision détaillée de son travail et y allant d’une description détaillée de son mandat. Elle y arriva en prenant l’exemple d’un mois de contenu de travail pour faire comprendre en quoi l’exercice de contrôle et l’enregistrement des transactions financières de l’organisation avaient un impact sur la vie du syndicat.
La deuxième partie de son week-end allait se faire le lendemain avec la présentation détaillée des états financiers de l’année fiscale terminée le 30 juin, 2019.
Les présentations qui suivirent étaient faites par David MacFarlane et Nathan Farr qui couvraient les activités de la Santé et sécurité au travail, le programme d’aide aux employés (PAE) ainsi que les récents changements au Code canadien du travail.
C’est au Président et au Directeur général que le reste des présentations allaient appartenir en l’absence du Secrétaire général national, Sébastien Fleurant.
C’est Mario Poudrier qui prit le relai en présentant les tableaux reliés aux statistiques reliés à la composition du membership pour l’année dernière. En résumé on note maintenant une stabilisation des contractuels de l’organisation qui représentent 30 % des membres au total alors que l’APS continue sa croissance du nombre total de ses membres pour se situer au-delà de 850 individus.
Cependant c’est en brossant un tableau du reste du statut de l’association que Mario allait livrer son ultime message de départ aux délégués. C’est d’abord en laissant la parole au Directeur général, Claude Beausoleil que le président avait décidé de procéder. Ce dernier ne manqua pas de souligner que l’APS traversait présentement la pire période de sa courte histoire avec une douzaine de griefs en activité. Un durcissement de l’approche légale de la part de l’employeur amène l’APS à changer son orientation en matière de relations de travail. Claude donnait l’exemple d’un grief au réseau anglais qui n’est pas encore réglé après six ans de débats acrimonieux. L’employeur a déposé pas moins de deux demandes de révisions judiciaires dans ce dossier, une démarche rarement employée en matière d’arbitrage. Il a aussi brossé un sombre tableau des procédures coûteuses en provenance des autres syndicats à l’endroit de l’APS. Autant du côté de la CSN pour le réseau français que du côté de la Guilde pour le réseau anglais, il y a une attaque concertée pour réclamer auprès du Conseil canadien des relations industrielles une bonne partie des membres de l’APS. Cependant malgré les tempêtes virulentes le directeur général terminait sa présentation en affirmant que l’association continue de fonctionner efficacement, en bonne santé financière.
De son côté, Mario informait le Conseil qu’une récente rencontre des membres à Montréal avait été couronnée d’un franc succès avec la présentation d’une analyse des impacts de la politique de rémunération sur les salaires des employés. Mario profita ainsi de l’occasion pour montrer aux participants les principales conclusions de sa dernière présentation devant les membres du local de Montréal. Il en ressort que :
L’évolution des modifications aux bandes salariales a provoqué une concentration des salaires autour des points milieux;
Que les employés qui se plaçaient vers les sommets maximums des plages salariales ont régressé comme résultat des hausses apportées en 2017 et 2018 aboutissant maintenant placés au point milieu des plages salariales;
Que les évaluations de rendement ont en conséquence perdu de leur impact pour les salariés situés dans haut des plages en anéantissant ainsi l’utilité des cotes de rendement.
Mario a souligné en terminant que les membres auraient intérêt à considérer l’avènement des augmentations d’échelles égales pour tous comme solution de rechange.
Il a finalement conclu sa présentation sur les enjeux reliés aux négociations avec l’employeur autant pour l’entente sur la perception du 0,1 % des salaires qui arrive à son échéance de 10 ans ainsi qu’à ceux reliés à l’échéance de la convention APS-SRC, sujet que nous avons abordé en début de texte.
La journée s’est clôturée par l’ajout d’un nouveau point l’agenda pour célébrer la dernière prestation de celui qui a mené les destinées de l’APS depuis sa toute première élection à la présidence nationale en 2001. Une salutation bien sentie par les compagnons de route de Mario qui n’ont pas manqué de lui exprimer leur reconnaissance. Pour une rare fois, le Président sortant cherchait ses mots en ajournant l’assemblée visiblement sous le coup d’une touche de nostalgie.